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  • Photo du rédacteurChristine Molliet

SHAVASANA Posture du cadavre




Shiva, Vishnu, and Brahma Adoring Kali, Basohli, 1740, Los Angeles County Museum of Art.


Shavāsana, pour ces tantriques, signifiait littéralement « avoir pour siège un cadavre ».

Un peu plus tard dans l’histoire, il ne s’agit plus de s’asseoir sur un cadavre, mais de s’asseoir comme un cadavre, c’est-à-dire "faire le mort".


Extrait de Dattātreyayogashāstra : S’allonger sur le dos tel un cadavre est considéré comme une excellente dissolution. Si l’on pratique dans un endroit sans personne alentour, en étant relâché, on obtiendra le succès.”

Le Dattatreya Upanishad également appelé le Dattatreyopanishad, est un texte sanskrit, probablement du 14e ou 15e siècle de notre ère.


En général les asanas portent un nom soigneusement choisi, pour permettre au pratiquant de s’identifier à un certain état mental.

Shavasana signifie « posture du cadavre ». En sanskrit, shava est le cadavre, et āsana est la posture.

Parfois, les textes anciens la désignent sous le nom de mritāsana, la « posture du mort ».


Dans le tantrisme, cette posture n’était pas considérée avec la vision de la mort dans le sens morbide du terme comme nous pourrions parfois l'interpréter de nos jours, mais plutôt à un niveau supérieur.

La philosophie du yoga tantrique insiste particulièrement sur le sens étymologique de la « mort », comme le cycle de la vie : ce qui est détruit sera reconstruit.

Lorsque l’on parle du macrocosme et du microcosme on dit que le corps humain est la réplique miniature de l’univers. A l'automne les feuilles mortes d'un arbre tombent au sol pour laisser la place à de nouvelles feuilles au printemps...


Donc les rites autour de « Shavasana » visaient à libérer l’âme du cycle infini des renaissances, libérer l'être de la vanité et des souffrances de sa vie terrestre.


Faire le mort et mimer un cadavre serait plus justement traduit par méditer sur le néant, grâce à des visualisations et des méditations, afin de libérer son âme et remonter à la source du Tout.


Avec le hatha yoga, Shavasana devient une posture de relaxation.

La Hatha Pradīpikā, traité du 15e siècle, décrit shavāsana comme "la posture qui élimine la fatigue et repose l’esprit".

Le nom français « posture du cadavre ou posture de la mort » n’est pas utilisé oralement en cours par les enseignant de yoga de nos jours, et à contrario le terme sanskrit Shavasana qu'ils utilisent est bien plus doux à entendre.


Aujourd'hui les techniques du yoga sont moins orientées vers la libération du cycle des renaissances, mais plutôt vers l’amélioration de la vie quotidienne.


En Shavasana on cherchera à maintenir le corps en bonne forme et le soulager du stress de la vie quotidienne. Le but n’est plus de ramener son âme à la source du Tout, mais de régénérer le corps et le mental.


Donc à travers cette posture nous travaillons le lâcher prise, nous chercherons à nous dégager de nos images mentales pour devenir conscient de notre véritable nature.



Pour prendre la posture, allongez-vous, écarter légèrement les pieds, les mains et les bras sont décollés du corps, et si possible placer les paumes de mains vers le plafond, ensuite ne bougez plus.

Si la position vous est inconfortable vous pouvez l’aménager en mettant un coussin sous la tête ou sous les genoux par exemple.


Ensuite pratiquez un souffle fin et subtil, presque inexistant qui vous amène à un état de relâchement, de détente, de recul et d’observation.

Cette position finie par être une position de saveur, de plaisir.


Et là, comme un pied de nez à la vie, dans la position dite du cadavre, vous êtes en train d’imiter la mort, mais surtout vous savourez la détente, l’abandon…


Quand vous quittez la position de shavasana, n’hésitez pas à vous étirer, à bailler.


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